
Le premier article du blog. La première catégorie aussi.
« Blabla de coach », un titre qui donne déjà le ton de ces prochaines pages. Mettre en ligne des données, les choisir, les filtrer, savoir dire stop, laisser une large place à l’objectivité, c’est un casse-tête au quotidien. On s’expose nécessairement à des critiques, à des voleurs de contenu, à des visiteurs clandestins, pas si éphémères que cela d’ailleurs…
« Blabla de coach » est donc une rubrique plus personnelle, plus subjective, plus littéraire aussi. Les chiffres, les calculs, les estimations ne suffisent pas. Nous restons des Hommes, sensibles à quelques regards, quelques sons de voix, des sentiments que nous peinons parfois à cacher, des déceptions, des moments intenses, des doutes. Le coach n’est pas invincible ; il n’est pas non plus celui qui dicte. L’entraîneur est un révélateur. Chacun sa méthode. Chacun ses opinions. La confiance doit être réciproque, elle doit se sentir, s’exprimer pleinement. C’est ça, être coach. Un homme de l’ombre, qui stresse, qui vit dans le futur en permanence. Un être qui ressent les tensions, les joies, les craintes. Un regard vers l’horizon, un coup d’oeil dans le rétroviseur, les autres sens éveillés, attentifs, sensibles au présent.
Les « Thomas », paraît-il, ne croient pas avant d’avoir vu. Aujourd’hui, je suis bien obligé de constater qu’Internet m’a prouvé l’inimaginable. L’impensable. Que pouvait-il rester de ces jolis mots, une fois les grimpeurs avachis derrière leur écran d’ordinateur ? La froideur de la toile. La distance. La distance, justement…Je n’aurais jamais imaginé qu’elle puisse apporter autant.
La distance permet aussi d’exprimer davantage ce que l’on ressent. Par mail. Au téléphone.
La distance sous-entend de savoir s’exprimer correctement, poliment, correctement, dès lors qu’on prend le temps d’échanger au téléphone.
La distance brise les barrières de la peur. Comment regarder celui qui est en face de moi ?
Les grandes discussions sont souvent celles qu’on échange dans le noir, ou en voiture, côte à côte. Pourquoi ? Parce qu’elles ôtent le stress de l’autre. Je ne m’attendais pas à cela, à tisser des relations fortes, complices, avec des grimpeuses et grimpeurs à distance.
Et puis, un jour, on finit par en rencontrer quelques-uns. Des « tu ne serais pas Thomas par hasard ? » dans une salle, des choix de vie qui se rapprochent de mon domicile, des moments privilégiés, des p’tits gars sympas qui finissent par t’appeler « mon coach d’amour », des petits bonhommes exceptionnels qui se lancent avec toi dans 500m de dalles, des compétiteurs – et surtout « -trices » – dont les yeux pétillent. Oui, même en compétition, même dans l’ombre de la fédé, j’ai vécu des instants inoubliables. Parce nous av(i)ons confiance. Parce que la distance n’est pas toujours un frein. Evidemment, elle ne convient pas à tout le monde, mais la planète est suffisamment grande pour trouver celui ou celle qui saura vous révéler.
Merci, à ceux qui lisent le site, aux mails d’encouragements, aux croix réalisées, à ceux qui supportent aussi mon côté réservé, calme. Mais c’est ce qui me permet d’être là, de progresser, et de donner toujours plus. Pour quelles raisons ? La passion de l’entraînement. Et pourquoi pas, un jour, la possibilité d’en vivre pleinement ; c’est la voie qui se dresse désormais devant moi.
Thomas