
Le sentiment d’appartenance. La cohésion d’équipe. Se retrouver, s’amuser, participer, s’entraîner. Notre cerveau se nourrit de cela, nos neurones ont besoin de rencontrer de vrais gens, de capter des sourires, des mimiques, au-delà des mots, des paroles. En ce début d’année 2017, j’ai quelques sensations, quelques impressions, pourquoi pas quelques intuitions. On se rapproche les uns des autres. Est-ce possible ? Les téléphones sont pourtant devenus nos amis dans les moments de solitude. Regardez autour de vous. En terrasse, les magazines se font rares, nos nouveaux doudous nous accompagnent dans les arrêts de bus, dans les files d’attente plus ou moins longues, dans la voiture, en marchant, en promenant le chien. Peut-être prennent-ils le relai de la cigarette : paraître occupé, s’occuper, ça fait bien, ou mieux. C’est socialement plus simple d’avoir son téléphone dans la main. Même les groupes ne sont plus que des groupes d’individus, 4 ou 5 jeunes autour d’une même table, ensemble mais pas ensemble, chacun à tapoter, envoyer, liker. Ou comment passer un moment avec ses potes sans même leur parler ? Il ne s’agit pas de dire que c’est bien ou moins bien.
Alors, il doit se passer quelque chose de bien, en ce moment. Déjà l’an dernier le nombre de SMS envoyés pour la nouvelle année a diminué. Est-ce parce que chacun marque sur son mur FB une généreuse « bonne année à tous » ? Pas seulement. Cette année, les SMS n’ont pas été au rendez-vous : -6% pour Orange, – 10% pour Bouygues, – 5% pour Free, par exemple. Et Facebook justement ? J’ai l’impression que c’est un peu la même évolution. Alors, où se perdent les vœux ? Sont-ils moins nombreux ? Sont-ils prononcés différemment ? Et si on avait vraiment envie de se voir, de passer du temps ensemble ? Et si la modernité proposait une trêve ?
Les pros de l’information sont là pour étudier le phénomène. Alors, restons sur une impression, mon impression. On cherche à se voir. Dans les salles, on voit des groupes se constituer, on semble privilégier (à juste titre) la communication. On voit de moins en moins de jeunes grimper avec le téléphone dans la poche. Et puis arrivent les « teams ». BO, Planetgrimpe, Vertical Art, 2OP training par exemple, ainsi qu’une autre qui me tient à cœur : la Team Corti. Chacun y met ses valeurs, chacun cible, oriente. À Annecy, humainement, il se passe quelque chose aussi, un petit groupe émerge et se retrouve. Un groupe en construction, des personnalités attachantes. Il ne s’agit pourtant pas d’une team Prépagrimpe, même si j’y distille petit à petit un peu de ma personnalité et quelques compétences. Je sors aussi de l’ombre, l’écran ne me suffit plus (et il ne suffit plus). D’ailleurs, très vite, c’est personnellement que j’interviendrai, et non plus via Prepagrimpe. Un homme et non une coquille vide. Un prénom et non un nom. J’ai tant à apprendre avec ce groupe. Au-delà de la performance, nous irons chercher de bien jolis moments.
Alors est-ce qu’il existera à terme une Team Prépagrimpe ? Comment se constituera-t-elle ? Comment fonctionnera-t-elle ? Peut-on vraiment créer un groupe parallèlement à la fédération ? Comment travailler ensemble ? Comment s’unir sans chercher à prendre la place d’un autre, à servir des intérêts personnels ? Et si 2017 était l’année des teams Fabrique Verticale, objectif9a, grimper-malin, grimper, et tous les autres acteurs du milieu ? Et si les clubs « officiels » laissaient la place aux équipes du privé, notamment les salles ? Oui, une Team Prépagrimpe naîtra. Oui, il me faudra aussi communiquer, alors que j’ai toujours botté en touche pour ce sujet. Oui, je ferai tout pour que les membres s’apportent mutuellement. Non, il n’y aura pas de licence FFME. Prépagrimpe va rassembler malgré la distance, proposer des stages, des rencontres, des échanges, développer des outils. L’arrivée de Prépagrimpe Pro aussi.
Des envies, des idées, des projets, et surtout beaucoup d’intuition. 2017, l’année des Teams ? L’avenir le dira, mais assurément il y aura une Team Prépagrimpe !